Le porteur de feu

Sur la page de garde du livre de poche " Le temps des Boni" offert par mon frangin à Noël, j'avais référencé quelques pages et noté ces trois mots de l'auteur, Denis Lalanne, qualifiant André Boniface de " porteur de feu." Le danger de la déception est grand lorsque vous rencontrez un héros de votre enfance dont vous venez de surcroît de lire les exploits dans un bouquin ( " Tu l'aimes bien hein ce bouquin ?" me lancera-t-il plus tard au cours du repas) qui enchanta vos  soirées d' hiver. J'avais rendez-vous avec la légende ce jeudi 27 février à la Maison du Rugby de Lormont et lorsque j'y pénétrai à 12 h 30, Boniface y aimantait tous les regards, bonifiant toutes les conversations. Je lui serrai la main, osant à peine le déranger lorsque j'étais précisément là pour ça : écrire un papier pour le journal dans l'après-midi. Jean-Louis Couturier, président du CA Lormont Hauts de Garonne et ami de Boni vint alors à la rescousse et me proposa : " Veux-tu que je te l'envoie parce qu'après, pendant le déjeuner, ça va être compliqué ?" Volontiers. Dans la minute André Boniface était là, silhouette de seigneur et regard gourmand, le verbe libre et volontiers chambreur. Nous causâmes Ovalie bien évidemment avant que je ne lui demande de me dédicacer le fameux livre du non moins fameux journaliste Lalanne Denis. Comme je lui tendai mon stylo, il remarqua cette phrase que j'avais hâtivement griffonnée comme une formule à ne pas perdre de vue. 399 pages Editions Folio, résumées en 7 mots : " Boniface, c'est "un porteur de feu". Rêveur il murmura alors comme (re)découvrant l'expression et la savourant en bouche, réfléchissant à voix haute : " C'est joli ça : le porteur de feu." André Boniface, né sous le signe du Lion, le 14 août 1934. Boni est un soleil.