Ecoute le lion
Ah le fameux lion bleu de la place Stalingrad ! Commençons par mettre les choses au point : Ce lion, je l'aime. Pourquoi ? Je n'en sais fichtrement rien. Je l'aime un point c'est tout. Si untel est votre ami, vous ne vous demandez pas pourquoi, c'est votre pote et c'est comme ça. Bon, du calme les cartésiens, si je devais vraiment en donner une raison, j'évoquerais son extravagance. Lorsque j'ai vu l'animal pour la première fois, j'étais bleu banane. Estomaqué si vous préférez. Franchement c'est si peu bordelais de se doter de pareille sculpture, si peu conservateur. C'est d'une telle audace lorsqu'on connait le climat tempéré de la cité que rien que pour cette folie douce, je me l'aime ce lion. Mais c'est d'autre chose, d'une des dix plus belles chansons jamais composées à ce jour, que je désirais vous causer présentement. En photographiant ma douce folie ce matin je fredonnais "Listen to the lion" de Van Morrison. Van the Man comme le surnomment ses compatriotes irlandais. Une chanson d'un bon quart d'heure magnifique. Van Morrison y cherche son âme, de tout son coeur. Il le murmure, le rugit, le psalmodie, vous déchire. C'est un blues chanté avec toute la quintessence de la soul, une vague incessante de brûlante mélancolie. Pianissimo fortissimo. L'âme d'un mec à la voix bénie des Dieux en quête de l'émeraude absolue. Ecoute le lion et plutôt deux fois qu'une.