L'exception à la règle

Pourquoi faut-il qu'en règle générale, la fréquentation des tabacs-presse, me stresse ? A leur décharge, force est de reconnaître, que débiter toute la sainte journée, des paquets de cigarettes, n'est certes pas la tâche la plus épanouissante qui soit. Soit. Mais quand même ! Chaque Bordelais de plus de 40 berges, fumeur ou lecteur de journaux, a gravé, ad vitam aeternam dans sa mémoire, le couple gérant jadis, le tabac-presse de la place Picard. Si sympathique que je les avais baptisé " Les Thénardier". Autrement dit, pour ceux qui n'auraient pas lu ou vu "Les Misérables", le summum de la petitesse élévée à un degré tel qu'il n'y eut jamais dans cette ville, d'équivalence dans le désagréable. Caciano Afonso s'est installé rue Fondaudège en juin 2013 et la banane qu'il affiche sur cette photo est son expression naturelle. Ce mec est né jovial. Egalement liant et cordial, le sieur Caciano nous réconcilie avec une catégorie de commerçants qui rime un peu trop souvent avec abruti. L'atmosphère qu'il distille me fait penser au "Smoke" de Paul Auster où Harvey Keitel tenait un tabac dans Brooklyn où quelques savoureux personnages du quartier taillaient volontiers une bavette avec lui. Bref, si fumer tue, la fréquentation du Caciano, nous facilite la vie. De plus, il a le bon goût d'être ouvert à deux pas de chez moi. Vous ne voudriez tout de même pas que je mégote sur le compliment.