Le petit taureau de Toulouse
En ce jour de muguet, je me surprends, soyeuse nostalgie, à fredonner le " Mai Mai Paris Mai" du fougueux poète de Toulouse, le pugilistique arpenteur de rimes, l'ensoleillé chanteur de sa rose ville, Claude, Nouga Nougaro. A-t-on jamais écrit et tonné plus belle chanson d'amour à sa cité natale qu' Ô Toulouse ? Plus belle chanson d'amour tout court ? L'Espagne et l'ardeur y poussent toutes deux leurs cornes d'abondance, quelle que soit la saison, c'est toujours ô Toulouse, un printemps de vingt ans quand, au débotté, au débotté de sept lieues, ô déraisonnable bonhomme du Capitole, déboulent de je ne sais quelle ferveur, les premiers accords d'un pays qu'il est loin mon pays qu'il est Lion, magnificente générosité, le petit taureau de Toulouse ! Il est si doux à vivre le climat de Bordeaux, l'émollience érigée en excellence, nulle muleta n'y invite à s'y jouer la vie, s'y toréer le coeur. Où se cache-t-il le bordelais barde qui aura la tripe de sa ville, subliminante ? Où, la bulle de jazz ? Cécile, sa fille immortelle, chevauche une locomotive d'or et quelque part, toujours, dans quelque ville en pluie, un homme court après celle qui qu'il pleure. De Bordeaux ville blonde, un brin trop évanescente, crevant sa patrimoniale façade, quel enfant turbulent composera l'hymne à l'amour version Burdigala ? Tes mots sont des tambours à la folie douce, toro de fuego, merci Claude, chapeau Nougaro.